Vanda Spengler est née en Suisse en 1982 au sein d'une famille fantasque et amoureuse des mots. Sa grand-mère est la romancière Régine Deforges. "Elle m'a transmis un certain goût de la transgression et de la liberté d'expression. La nudité a toujours été simple, le rapport au corps sans tabous . J'ai su très tôt que l'image serait mon médium de prédilection".

Passionnée de cinéma, c'est à travers ce prisme qu'elle a découvert la photographie. Avançant seule dans cette nouvelle discipline, elle explore l'autoportrait, nue. Puis le besoin de capter les autres corps dans ce qu'ils ont de plus brut et déséquilibré s'est imposé à elle. Son combat consiste désormais à mettre en lumière la diversité de ces corps. En 2019, elle publie sa première monographie photographique aux éditions Corridor Eléphant.

Pour l'exposition Derrière la porte?, Vanda Spengler présente un triptyque photographique issu de sa série Mater Dolorosa qui se penche sur les liens des mères à leur fils.
"L'expérience de la maternité m'a amené à de nombreuses prises de conscience et déconstructions quant à mon enfance et mon rapport au corps. J'ai commencé dès ma grossesse une étude photographique sur le long terme théâtralisant les relations des mères à leur enfant dans ce qu'elles ont de plus intimes et complexes.

Mon fils Émile, 12 ans aujourd'hui, a souvent posé pour moi, sans aucune connotation tendancieuse. Je réalise avec le recul que les dynamiques incestueuses et incestuelles sont partout dans notre société et bien que mon rapport à la nudité soit très sain, il est des schèmas et des transmissions qu'on ne contrôle pas."